La Permission

(Melvin Van Peebles, 1968)

 


Posté le 8.10.2020 à 14h50


 

Un soldat afro américain part en permission pour trois jours à Paris. Il rencontre Myriam, une parisienne d'une liberté de comportement doux et adorable, qui rend tout poétique face à une société qui ne tolère mal une relation amoureuse interraciale.

 

PERMISSION-visuel

 

Ce film-là ne ressemble à aucun autre. Il déjoue tout ce que l'on pourrait imaginer sur un tel sujet réalisé en cette fin des années 60. Melvin Van Peebles choisit de ne pas se laisser harasser par un monde extérieur raciste la plupart du temps par ignorance, pour privilégier uniquement sa pensée personnelle, l'intimité. On retrouve alors le style Van Peebles : une musique emballante, des plans abandonnés de joie entre deux peaux l'une contre l'autre au creux d'un lit, et des images politiques d'un monde violent que l'on voudrait fuir. Le héros transporte tout cela à la fois. Il danse avec une conviction puissante, il traverse Paris avec un espoir insensé qui fait du bien. Spontané, il parle à son miroir, ou plus exactement à son reflet qui se détache et lui répond. Van Peebles aime ainsi multiplier les petits détails détonnants qui rendent son film infiniment poétique et original. Il pose sa caméra là où l'on ne s'attend pas et porte sur son couple de héros un regard bienveillant et plein d'humour, telle cette séquence où les amoureux en s'embrassant cherchent de leurs bras libres à atteindre un lit placé un mètre trop loin.

 

Virginie Apiou

 

 

 

 

 

Icone Billet 17ACHAT ma 13 14h30 - UGC Confluence
En présence de Yann Gonzalez, Max Van Peebles et Gerald Herman, fondation Indiegogo 
Catégories : Lecture Zen