Master class Viggo Mortensen

« La comédie, c'est un timing »


Posté le 12.10.2020 à 10h36


 

 

Il a joué en anglais, en espagnol et en français. Viggo Mortensen, qui a présenté dimanche soir Falling, son premier film en tant que réalisateur, a donné sa Master Class à la Comédie Odéon dans toutes ces langues.

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Copyright Institut Lumière / Olivier Chassignole

 

SES DÉBUTS DANS WITNESS

Le jour où on m’a proposé de jouer dans Witness (1985), j’étais à New York, et je me battais comme pas possible pour décrocher un rôle. Ce jour là j’ai reçu deux propositions : celle de Peter Weir et une autre pour jouer plusieurs semaines à Broadway. Peter Weir ne me proposait qu’une scène mais mon agent m’a persuadé que ça valait le coup. Je la tourne puis il me dit : « Que faites vous les six prochaines semaines ? Je pense que l’on peut faire davantage exister ce personnage ». Alors je suis resté et c’est la première fois qu’on ne me coupait pas au montage. Comme cela m’était arrivé dans La Rose pourpre du Caire de Woody Allen. Ma mère se demandait si je travaillais vraiment. Qu’est ce que tu fous à New York, tu prends du crack ? Pour réussir à devenir comédien il faut être sacrément têtu et conserver son sens de l’humour.


SEIGNEUR DES ANNEAUX

C’était un coup de chance. Et le tournage a été très important pour moi. Peter Jackson a trouvé tellement de solutions. La Nouvelle- Zélande n’était pas encore un pays de cinéma quand Peter Jackson a commencé à filmer le premier volet. On peut avoir de la chance mais c’est important aussi de se préparer aux moments de chance.


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Copyright Institut Lumière / Olivier Chassignole


GREEN BOOK, PREMIÈRE COMÉDIE

Je n’avais jamais joué un rôle aussi léger, presque de comédie. J’avais dit à Peter Farrelly : « Je ne suis pas italo-américain, prends quelqu’un d’autre ». Et j’ai adoré ça. La scène dans le diner quand on fait connaissance : c’est si ridicule que j’ai beaucoup ri. Dans la voiture, quand je commence à parler en allemand à Mahershala Ali en conduisant, je ne le voyais pas dans le miroir car la caméra le remplaçait, j’écoutais sa voix. La comédie c’est un timing, tout est une question de jeu d’acteur, de rythme, et quand j’ai compris ça, ça s’est bien passé.


FALLING

Après la mort de ma mère, mon père a commencé à avoir des problèmes de démence. Je voulais explorer ce que je ressens pour mes parents, ce que j’ai appris de la démence dans ma famille, explorer le point de vue de la personne qui a cette maladie. Nous avons tourné en à peine cinq semaines mais je voulais qu’on ait l’impression de voir se dérouler les saisons. Je n’ai cessé de chercher des solutions pour montrer tout cela, on ne se prépare jamais trop tôt et jamais trop pour faire un film.

 

Charlotte Pavard 

 

 

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