Falling

Comédien acclamé, Viggo Mortensen fait ses premiers pas de cinéaste avec Falling. Rien d’étonnant de la part de cet homme, également poète, photographe, peintre et musicien. Il choisit une histoire universelle, celle des relations père-fils, nourrie de ses propres sensations intimes, notées au retour des obsèques de sa mère, alors que son père commençait à être atteint par la démence. Il se rend compte que la fiction lui permettra d’être plus proche de la réalité de ses souvenirs.

« Je suis désolé de t’avoir mis au monde. Pour mourir. » Quelques mots, en flash-back, du père au nouveau-né, comme pour expliquer les bases d’une relation fêlée. Lorsque les enfants font revenir leur père auprès d’eux, ce n’est pas seulement le pays que Willis (campé magistralement par Lance Henriksen) traverse, c’est aussi toute une vie. Diminué par la démence qui le talonne, le père est amer, dur, brutal. Il oppose sa fureur, son homophobie et son racisme latent à la détermination de son fils, qui encaisse, coûte que coûte. Tout les oppose : génération, mode de vie, urbain et progressiste pour l’un, rural et conservateur pour l’autre. Le vieil homme a finalement plus d’affinités avec la nature qu’avec les hommes. Viggo Mortensen filme intensément les fractures et les douleurs de la psyché familiale. La rage et le ressentiment prennent vie à l’écran.

Falling, comme tomber en disgrâce, tomber amoureux. « En fin de compte, les liens d'affection endommagés qui les unissaient autrefois, et que l'histoire visite à travers leurs différents souvenirs subjectifs, dépassent largement la douleur qu'ils se sont infligée à eux-mêmes et entre eux au cours des décennies qui ont suivi l'enfance de John. Falling est une histoire sur l'acceptation et le pardon. » (Viggo Mortensen)