Billetterie

Le Fils

de Jean-Pierre & Luc Dardenne , Belgique, France , 2002

Olivier (Olivier Gourmet) est formateur en menuiserie dans un centre d’apprentissage. Il reçoit la candidature d’un jeune homme (Morgan Marinne), mais le refuse dans son atelier. Pris d’un sentiment étrange, il se met à l’épier.

 

FILS-visuel

 

« Deux corps séparés par quelque chose qu’on ignore. Deux corps attirés par quelque chose qu’on ignore. Des gestes, des mots, des regards qui ne cessent de mesurer la distance qui les sépare en même temps que la puissance du secret qui les rapproche. C’est cela qu’il faudra tenter de mesurer avec notre caméra. » (Luc Dardenne, Au dos de nos images, 1991-2005, Seuil)

"Le Père". "L’Épreuve", écho à celle d’Abraham et de son fils Isaac. Autant de titres envisagés par les cinéastes pour leur film. Irrigué de symbolique chrétienne, Le Fils tient tout autant de la tragédie grecque. Cas de conscience : le père doit-il venger la mort de son fils, pardonner ou accepter ? Olivier, le menuisier, entame un long chemin de croix, faisant face à une soif de vengeance inextinguible et à la douleur et la culpabilité de ceux qui restent. Ce film sourd, taiseux, ne peut être analysé comme les autres, sa dissection en réduirait le propos. « Le film laisse deux figures vouées à rejouer une tragédie archaïque (un père face à l’assassin de son fils) non pour échapper à cette définition, mais exister simultanément sur plusieurs registres : tout à la fois dans un rapport de travail, un rapport de transmission, un rapport de victime à bourreau, un rapport père-fils… Administrée avec une extrême rigueur, la leçon ne manque pas de puissance troublante. » (Jean-Michel Frodon, Le Monde, 28 mai 2001)

Car Jean-Pierre et Luc Dardenne filment des corps, des mouvements, l’énergie même, souvent brutale. Les corps d’Olivier (magistral Olivier Gourmet, récompensé par le Prix d’interprétation à Cannes) et de Francis se cherchent, se repoussent, s’épient aussi. Le mauvais père de La Promesse devient ici un formateur, un passeur, à la violence rentrée, perpétuellement sous tension. La caméra colle à son épaule, à son dos, à sa nuque, comme pour filmer son agitation mentale : le spectateur voit ce qu’il voit, en position d’observation, mais n’est pas à sa place. Nous essayons de comprendre une vérité indicible mais ne voyons jamais ce qu’un visage pourrait trahir. Le Fils est une expérience physiquement intense. « Nous revoyons les plans d’Olivier dans l’atelier, dans la voiture. Parfois je sens le souffle de son fils sur sa nuque. » (Luc Dardenne, op. cit.)

Le Fils
Belgique, France, 2002, 1h43, couleurs, format 1.66

Réalisation & scénario : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Photo : Alain Marcoen
Montage : Marie-Hélène Dozo
Décors : Igor Gabriel
Costumes : Monic Parelle
Production : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Denis Freyd, Les Films du Fleuve, Archipel 35, RTBF
Interprètes : Olivier Gourmet (Olivier), Morgan Marinne (Francis), Isabella Soupart (Magali), Rémy Renaud (Philippo), Nassim Hassaïni (Omar), Kevin Leroy (Raoul), Félicien Pitsaer (Steve), Annette Closset (la directrice du centre), Fabian Marnette (Rino), Jimmy Deloof (Dany), Anne Gérard (la mère de Dany)

Présentation au Festival de Cannes : 23 mai 2002
Sortie en Belgique : 9 octobre 2002
Sortie en France : 23 octobre 2002
Distribution : Diaphana

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT sa 10 16h45 - Villa Lumière
En présence de Régis Wargnier
Icone Billet 17ACHAT di 11 18h - Craponne
Icone Billet 17ACHAT ma 13 16h45 - UGC Astoria
En présence d’Eric Guirado 
Icone Billet 17ACHAT je 15 10h45 - Lumière Terreaux
En présence d’Eric Guirado 

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