Posté le 15.10.2020 à 16h52

Chaque jour, les cinéastes de la Sélection officielle Cannes 2020 nous racontent leur passion du cinéma. Parce que les films d’aujourd’hui naissent de ceux d’hier.

Le film classique qui vous a le plus marqué ?

Citizen Kane. Sans hésiter. Je suis venu très tard au cinéma, vers 25 ans. J'ai commencé en dévorant tous les Hitchcock. Et assez naturellement, j'ai continué avec Orson Welles. Le jeu troublant de Welles (qui écrit, joue et dirige...!), les plans de cinéma exceptionnels qui mêlent réalisme et onirisme, le montage très travaillé et très moderne, la musique entêtante, la modernité incroyable du sujet... C'est un chef d'œuvre.

Le cinéaste dont vous avez le plus appris en voyant ses films ?

Les trois "Anderson": Paul Thomas Anderson, pour la dramaturgie implacable, sa direction d'acteur et l'engagement fou de ses comédiens ; Wes Anderson, pour l'humour, la folie, le petit monde parfait qu'il sait créer dans chacun de ses films avec précision et exigence ; et Roy Andersson, pour la magnifique photographie, la finesse du regard, la part de rêve, la grande justesse de son observation sociologique.

Une scène particulière de l’histoire du cinéma qui vous a inspiré

Une série de scènes plutôt, dans Le Fils, des frères Dardenne. Quand on suit Olivier Gourmet dans ses déplacements, et qu'avec sa nuque, son dos massif, son rythme, ses hésitations, ses tremblements, on sent toute sa force, son trouble, sa haine... c'est magnifique. On est vraiment, pour moi, au cœur du geste de cinéma

Un acteur ou une actrice du passé que vous auriez aimé filmer

Michel Piccoli, pour la finesse de jeu.  Jean Rochefort, un ovni de classe et d'humour.  Gena Rowlands, actrice exceptionnelle, la plus grande sans doute.

Le film classique que vous n’avez pas vu et que vous rêvez de voir ?

Autant en emporte le vent. Je sais qu'il fait polémique depuis sa sortie, il y a 80 ans... C'est un film qu'on ne peut simplement rayer du répertoire car il a marqué l'histoire du cinéma, qu'il est le témoin d'une époque. Certains voudraient lui associer un message de prévention sur la façon biaisée de montrer l'esclavage aux États-Unis. J'ai envie de le voir pour me faire ma propre idée. Mais j'attends de pouvoir le découvrir sur grand écran...

Rouge de Farid Bentoumi (2020, 1h28, VFSTA)
La fille d’un délégué syndical de l’entreprise nouvellement embauchée et une journaliste découvrent que l’usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets… Deuxième film du réalisateur sur un scandale sanitaire, avec Zita Hanrot, Sami Bouajila et Olivier Gourmet.
Sortie en salles : 25 novembre 2020
Production : Les Films Velvet
Ventes : Wtfilms
Distribution : Ad Vitam 
Un film coproduit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma
UGC Confluence je 15 19h30