Posté le 15.10.2020 à 15h00
Le cinéma a donné quatre Fanfan la tulipe. Le premier en 1907 réalisé par Alice Guy, le deuxième en 1925 par René Leprince et le plus récent (2003) par Gérard Krawczyk avec Vincent Perez dans le rôle du paysan batailleur.
Mais l'histoire n'en a vraiment retenu qu’un. Celui produit par Alexandre Mnouchkine, réalisé par le très expérimenté Christian-Jaque, pour un bondissant Gérard Philipe, 29 ans à l’époque, sur un scénario signé Henri Jeanson, la plume d'Hôtel du Nord.
En 1951, la guerre est désormais assez loin dans l'esprit des Français et la tendance est aux coproductions cossues avec l’Italie. Celles-ci permettent de proposer de grands films de divertissement, qui séduisent le public avec un sens marqué du grand spectacle, inspiré du cinéma américain de l'époque. Gina Lollobrigida n'est encore qu'une vedette de romans photos en vogue à l'époque, mais le succès du film va lui ouvrir les portes d'une carrière internationale. De même pour Gérard Philipe, figure au même moment du TNP de Jean Vilar. A l’écran, il a enchaîné les succès depuis 1947 dans le registre beau ténébreux (Le Diable au corps, La Chartreuse de Parme). Mais en Fanfan, il exprime une vitalité folle et assez contagieuse, pour lui-même en premier lieu, puisque, sous la supervision de Gil Delamare, il décide d’assurer ses propres cascades.
A sa sortie en mars 1952, Fanfan réunit 6,7 millions de spectateurs, reçoit des prix à Cannes et Berlin et lance la vogue du cape et d’épée. Elle gagnera même la Chine où le film reste la première production française jamais doublée en mandarin.
Carlos Gomez
SÉANCE
Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque (1952, 1h42)
UGC Confluence sa 17 17h