Gorō Miyazaki, fils prodigue

 


Posté le 11.10.2020 à 14h50


 

« Il ne faut surtout pas dessiner d’après une photo » est un conseil donné par le génie de l’animation, et fondateur du studio de cinéma japonais Ghibli, Hayao Miyazaki à son fils Gorō, alors que celui-ci est devenu tardivement cinéaste d’animation.

Ne pas dessiner d’après une photo, mais d’après son imagination, afin d’obtenir les films lyriques, poétiques et flamboyants qui ont fait la réputation mondiale du studio Ghibli. Pourtant le style de Gorō Miyazaki diffère de celui de son père. Il semble plus réaliste. C’est peut-être parce que Gorō, né en 1967, pensait exercer un métier prosaïque. Diplômé en agriculture et sciences de la forêt, il est consultant en aménagement urbain quand en 2001, on lui propose la direction du musée Ghibli, puis la réalisation d’un premier long-métrage, Les Contes de Terremer (Gedo Senki) en 2005, au scénario adapté de son père Hayao. Quand il voit le film, Hayao pousse son fils à aller plus loin, à chercher davantage. Ce sera ensuite La Colline aux coquelicots (2011), qui fait pleurer Hayao Miyazaki avant de convoquer son fils pour… discuter du film. Aujourd’hui Gorō adapte Aya et la sorcière, le premier film en animation 3D du studio Ghibli. Un conte fantastique par le regard d’une étonnante fillette entourée d’adultes formidables au sens fou du terme. En innovant visuellement avec la 3D, tout en épousant la quête imaginaire de son père avec une histoire pleine d’imagination, Gorō pourrait avoir trouvé un de ces alliages magiques qui ont fait la réputation de Ghibli.

Virginie Apiou

 

aya_et_la_sorciere_visuel© 2020 NHK, NEP, Studio Ghibli

 

 

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