Posté le 11.10.2020 à 18h00
« Je vais lui montrer qui c’est Raoul ». « Quand on mettra les cons sur orbite, t’auras pas fini de tourner ». Après avoir mis en appétit les festivaliers lors de la cérémonie d’ouverture avec les répliques cinglantes des « Tontons flingueurs », le maître Audiard a de nouveau régalé les cinéphiles ce dimanche au Pathé Bellecour. Au menu du jour signé par le plus célèbre dialoguiste du cinéma français : Le Cave se rebiffe et L’Entourloupe, servis par le réalisateur Jacques Audiard et son neveu Stéphane, respectivement fils et petit-fils du roi des dialogues qui aurait soufflé cette année ses 100 bougies. « Nous sommes tous des enfants d’Audiard. Je suis très ému que trente-cinq ans après sa mort nous soyons réunis pour honorer sa mémoire », avait confié Stéphane Audiard, quelques minutes avant que les célèbres « Tontons » se mettent à la table de la Halle Tony Garnier.
Albert Simonin, déterminant dans la carrière de Michel Audiard
Devant un public venu en nombre ce dimanche matin, Jacques Audiard a rendu hommage aux complices de son père. A commencer par l’écrivain Albert Simonin, auteur de la trilogie « Max le Menteur » adaptée à l'écran, qui deviendra Touchez pas au grisbi, Le cave se rebiffe et Les Tontons flingueurs, des classiques du polar humoristique. « Albert a été déterminant dans la carrière de Michel, il y a eu un avant et un après. Il lui a apporté quelque chose de l’ordre de la liberté d’écriture, de ton et cette ouverture à un certain type de comédie. Le Cave se rebiffe marque aussi la fin d’une collaboration avec un acteur (Jean Gabin) et le début d’une autres avec un auteur (Albert Simonin) ».
Quelques minutes plus tard, Jacques et Stéphane Audiard ont invité les spectateurs à (re)découvrir l’Entourloupe réalisé par Gérard Pirès : « j’ai vu le film à sa sortie en 1980 et puis après il a disparu. Ce film m’avait enthousiasmé par sa liberté, notamment de filmage : il a été tourné avec les paysans du cru », explique Jacques Audiard. Avant de saluer la prestation du trio d’acteurs : « un Jacques Dutronc très en forme, Gérard Lanvin, formidable dans l’un de ses premiers rôles et évidemment Jean-Pierre Marielle ! » Avec Le Cave accompagné d’une Entourloupe, le maître Audiard a servi ce dimanche matin un festin au public lyonnais.
Laure Lépine