Posté le 14.10.2020 à 10h04
Invité du festival, le rappeur-écrivain-réalisateur Abd al Malik prend à nouveau ses quartiers dans la ville natale du cinéma. Avec une dizaine de présentations, cet inconditionnel d’Audiard ne boude pas son plaisir pour rendre hommage au roi des dialogues.
Copyright Institut Lumière / Olivier Chassignole
A l’occasion du centenaire d’Audiard vous présentez plusieurs films écrit par ce génie des mots (Maigret et l'affaire Saint-Fiacre, Ne nous fâchons pas, Garde à vue, Le Professionnel). Quel rapport avez-vous avec le cinéma d’Audiard ?
Enfant, j’ai découvert ses films à la télévision : c’est fabuleux de (re)voir ses films sur grand. Quand on dit Audiard, je pense tout d’abord à la langue, c’est un grand poète pour moi ! On l’associe souvent à l’argot, mais il n’y en a pas tant que cela dans ses films. C’est surtout ce langage très imagé, ses mots percutants, c’était le maître de ce qu’on appelle aujourd’hui la punchline. Au travers de ces séances, on se rend compte aussi de la richesse d’un événement comme le festival Lumière qui défend le patrimoine.
Vous qui connaissez sur le bout des doigts le cinéma d’Audiard. Quels sont les films que vous conseilleriez à des novices ? Quelle est votre réplique préférée d’Audiard ?
Des classiques comme les Tontons Flingueurs et Ne nous fâchons pas, en guise d’entrée en matière. Et puis ensuite, il y a ce que j’appelle les films plus crépusculaires, plus sombres, comme Garde à vue. Quant aux répliques, le choix est difficile mais je dirais : « les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » dans les Tontons flingueurs ou « quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner » dans Le Pacha !
En 2014, vous réalisiez votre premier-long métrage, Qu’Allah bénisse la France, adaptation de votre autobiographie éponyme. Sur quel projet cinématographique travaillez-vous actuellement ?
Je suis en pleine préparation de mon prochain long-métrage. L’écriture est terminée et le tournage devrait débuter dans quelques temps en Alsace. Ce film est consacré au pouvoir de la littérature : comment la littérature peut nous sauver, notamment quand on vient d’un quartier difficile. En tout cas, moi elle m’a sauvée !
Laura Lépine