Lorsqu’il entame 125 rue Montmartre, Gilles Grangier a déjà signé trente-quatre films en seize ans, dont Le Sang à la tête en 1956 ou Le Désordre et la nuit en 1958. Il est un des artisans du polar "à la française", connu pour ses peintures soignées des milieux sociaux visités et la qualité de ses atmosphères.
125 rue Montmartre est l’adaptation du roman d’André Gillois, Prix du Quai des Orfèvres 1958, remis par Georges Simenon. Dans ce milieu inconnu du grand public que sont les imprimeries de presse et leurs vendeurs de journaux arpentant les trottoirs parisiens, un homme est respecté de tous : Pascal, travailleur solitaire, doté d’une force herculéenne. Loin de son image de bagarreur développée dans ses rôles de gangster, Lino Ventura est ici un dur au cœur tendre. Victime d’une machination et accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, sa vengeance sera totale. Car Grangier raconte avant tout un drame de l’amitié trahie.
Gilles Grangier a été dans le viseur des Jeunes Turcs de la Nouvelle Vague, particulièrement François Truffaut, qui écrivait que c’était gâcher de la pellicule que de la donner à Grangier. Depuis, les qualités du cinéaste-artisan sont définitivement reconnues, et le film, dialogué par Michel Audiard, a retrouvé la place qui est la sienne : un polar "à la française", filmé à hauteur d’homme avec une tendresse certaine.
« Robert Hirsch, décidément, est tout aussi à l’aise devant la caméra que sur la scène de la Comédie-Française. Il forme avec Lino Ventura, qui a de plus en plus d’assurance, un tandem étonnant. Hirsch dans le rôle d’un pantin pitoyable ; Ventura, dans le personnage d’un brave costaud, ému par la faiblesse. Cela commence comme l’histoire d’une belle amitié. Cela continue en film policier. Le réalisateur, Gilles Grangier, change de ton vers le milieu du récit et arrive à nous intriguer jusqu’au bout, à nous surprendre, à nous mystifier. Les deux volets de son ouvrage – la sympathique évocation de la camaraderie et le déchiffrement de l’énigme – ont des couleurs différentes mais autant de qualité. Quel plaisir de voir un film bien conduit, qui rend plausible un scénario un peu extravagant au départ ! » (Pierre Mazars, Le Figaro, 12 septembre 1959)
125 rue Montmartre
France, 1959, 1h25, noir et blanc
Réalisation Gilles Grangier
Assistant réalisation Jacques Deray
Scénario Jacques Robert, André Gillois, Gilles Grangier, d’après le roman éponyme d’André Gillois
Dialogues Michel Audiard
Photo Jacques Lemare
Musique Jean Yatove
Montage Jacqueline Douarinou
Décors Robert Bouladoux
Production Lucien Viard, Orex Films
Interprètes Lino Ventura (Pascal Cazalis), Andréa Parisy (Catherine Barrachet), Robert Hirsch (Didier Barrachet), Jean Desailly (le commissaire Dodelot), Dora Doll (Germaine Montillier, dite Mémène), Alfred Adam (Philippe Barrachet), Lucien Raimbourg (Victor), Valérie Vivin (Paulette), Henri Crémieux (le directeur de la P.J.), Jacques Monod (le médecin légiste)
Sortie en France : 9 septembre 1959
Restauration 2K menée par Pathé au laboratoire Éclair pour la partie image et L.E. Diapason pour la partie son ; avec le soutien du CNC.
Distribution : Pathé Distribution
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox