Aya et la sorcière

© 2020 NHK, NEP, Studio Ghibli

Fondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata (tous deux issus des historiques studios Tôei), le studio Ghibli est devenu un laboratoire de création où une ruche d’animateurs crée des œuvres poétiques. Son nom est d’ailleurs inspiré d’un mot italien désignant un vent, pour « faire souffler un vent nouveau sur l’animation » selon Miyazaki. Avec Aya et la sorcière, c’est le retour du Studio Ghibli sur grand écran et un souffle nouveau pour le studio.

Car pour la première fois de son histoire, Ghibli donne naissance à un film entièrement conçu en images numériques, et non, comme d’habitude, avec des dessins, animés image par image. Aux manettes, Gorô Miyazaki, le fils du maître Hayao Miyazaki, déjà réalisateur des Contes de Terremer (2006) et de La Colline aux coquelicots (2011). Dans l’ombre, le père est crédité comme superviseur du projet – c’est donc, pour les fans inquiets, la validation du tournant ici engagé avec Aya et la sorcière.

Si le style est radicalement différent des productions du studio, les aventures d’Aya s’inscrivent parfaitement dans l’esprit Ghibli. Adapté du roman de la britannique Diana Wynne Jones (déjà adaptée en 2004 avec Le Château ambulant), le film décrit une héroïne déterminée, intelligente, maligne, accompagnée d’un chat doté de la parole (qui n’est pas sans rappeler celui de Kiki), qui découvre le monde de la magie et se bat pour résister dans un environnement clairement hostile. Le producteur Toshio Suzuki la décrit comme « la plus intelligente du monde » mais aussi la plus insolente. Car la petite fille est bien décidée à montrer à cette sorcière que c’est elle qui commande.