Ils menaient une vie douce, loin de tous. Une vie faite d’apprentissage, de lectures, d’entraînement à la survie, de liberté et de vérité. Une vie où l’on ne célèbre pas Noël mais le « Noam Chomsky Day ». Le décès de Leslie, la mère de la tribu, va les contraindre à réintégrer une civilisation, bien peu "civilisée" à leurs yeux. Le périple à travers la côte Ouest prend des airs de voyage initiatique et de travail de deuil. Confrontant leur mode de vie avec celui du reste de leur famille, bien intégrée dans l’American Way of Life et réprouvant les choix de Ben et Leslie, les enfants voient l’harmonie se fissurer. Le voyage est risqué : les grands-parents peuvent récupérer la garde des enfants, mais, également, ceux-ci peuvent être troublés par les multiples tentations de ce monde inconnu.
Le personnage de Viggo Mortensen est un anticonformiste radical, à la fois Robinson et survivaliste, hippie et altermondialiste. À mi-chemin entre le père et le gourou, il voue son existence à l’éducation de ses enfants. Et dans cette utopie autarcique, il refuse de leur mentir, d’édulcorer ses propos ou la vérité : leur mère s’est ouvert les veines, les grands-parents veulent l’enterrer sans respecter son choix d’être incinérée.
Multi-récompensé en festival, Captain Fantastic a la beauté simple et juste d’un americana. Baigné d’une BO folk (les chansons sont interprétées par Viggo Mortensen et les enfants), il critique frontalement la société américaine et sa normalisation par la consommation.
« Ce film d’aventures, au charme infini, nous emmène, en un seul voyage, dans de multiples contrées historiques, poétiques, utopiques, romanesques, des lieux de tendresse et de mémoire. Bien sûr, il y a Viggo Mortensen, à qui nul ne résiste, et c’est féérique de voir un acteur coller à son personnage avec tant de justesse. […] Il y a enfin cette sorte de happy-end. Pas de morale, juste un "progrès" anthropologique. De chasseurs-cueilleurs, ils sont devenus fermiers et cultivateurs sédentaires. Cet instant fervent suspendu avec son silence et ses lectures, la paix du soir entre gens qui s’aiment, qui sert de doux finale, quoi qu’en dise Matt Ross, c’est tout de même un choix, donc un manifeste. » (Anne Vignaux-Laurent, Jeune Cinéma n°374, été 2016)
Captain Fantastic
États-Unis, 2016, 2h, couleurs, format 2.39
Réalisation & scénario : Matt Ross
Photo : Stéphane Fontaine
Musique : Alex Somers ; Sigur Rós, Bob Dylan, Jonsi & Alex, Troy Olsen, Israel Nash, Kirk Ross, Johann Sebastian Bach, Frédéric Chopin…
Montage : Joseph Krings
Décors : Russell Barnes
Costumes : Courtney Hoffman
Production : Lynette Howell Taylor, Monica Levinson, Jamie Patricof, Shivani Rawat, Electric City Entertainment, ShivHans Pictures
Interprètes : Viggo Mortensen (Ben), Frank Langella (Jack), George MacKay (Bo), Samantha Isler (Kielyr), Annalise Basso (Vespyr), Nicholas Hamilton (Rellian), Shree Crooks (Zaja), Charlie Shotwell (Nai), Ann Dowd (Abigail), Erin Moriarty (Claire), Missi Pyle (Ellen), Kathryn Hahn (Harper), Steve Zahn (Dave), Elijah Stevenson (Justin), Teddy Van Ee (Jackson), Trin Miller (Leslie)
Présentation au Festival de Sundance : 23 janvier 2016
Présentation au Festival de Cannes : 17 mai 2016
Sortie aux Etats-Unis : 29 juillet 2016
Sortie en France : 12 octobre 2016
Distribution : Mars Films
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox