Garçon chiffon

Garçon chiffon est le premier film réalisé par le comédien Nicolas Maury. Originaire du Limousin, il décroche à 16 ans un petit rôle dans Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau, tourné à Limoges, puis, adopté par l’équipe, passe un mois sur le tournage, ce qui scelle sa vocation. À Paris, après le Conservatoire, on le remarque au théâtre, dans plusieurs Marivaux ou encore dans L’Éveil du printemps de Franz Wedekind, mis en scène par Guillaume Vincent – spectacle qui compte tant pour lui que la pièce est citée dans Garçon chiffon. Au cinéma, ses rôles deviennent de plus en plus marquants, comme dans Let My People Go ! de Mikael Buch, Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez, ou Perdrix d’Erwan Le Duc. Mais c’est surtout le personnage d’Hervé, l’agent à la voix chantante de la populaire série Dix pour cent, qui le révèle au grand public.

Garçon chiffon est un film partiellement autobiographique : « Le premier document, la base, c’est ma propre vie, explique-t-il en août 2020. Quand je suis arrivé à Paris, adolescent venant de mon Limousin natal, j’ai vécu une passion dévorante. Qui, comme toute passion amoureuse, était faite d’une jalousie envahissante. La jalousie, c’est comme un acouphène, un bruit de fond que l’on est le seul à percevoir et qui, à force de ressassement douloureux, donne parfois envie de disparaître. »

Garçon chiffon est une comédie dans laquelle le metteur en scène-acteur a voulu exprimer son penchant pour la mélancolie : « C’est le fond de l’air dans Garçon chiffon. Un sentiment ancestral d’abandon, un chagrin fondamental. Si mon garçon est chiffon et chiffonné, c’est qu’il se débat sans cesse avec cette bile noire, parfois pour la contrarier, parfois pour la partager et même l’épouser. Des noces noires j’en conviens, mais des noces quand même. »