Sa caméra Scope en main, François Reichenbach part en 1958 pour un grand voyage : pendant une année et demie, il traverse les États-Unis. Pour son premier long métrage, le réalisateur reviendra avec près de 35 000 mètres de pellicule ; après montage, il en conservera 2 400. Avec un grand enthousiasme et un sens aigu de l’observation, Reichenbach capte la vie des Américains, les événements auxquels ils participent, leurs étonnantes habitudes. « J'ai voulu prendre le citoyen américain depuis sa naissance jusqu'à sa mort et le suivre dans toutes les circonstances cocasses, burlesques, insolites de la vie. J'ai voulu montrer son extraordinaire jeunesse, ses passions, son goût de la violence, ses drames, sa gentillesse et ses bizarreries. Être un témoin curieux, infatigable, parfois même indiscret : tel a été mon but. Mais je ne me suis jamais permis de juger. » (François Reichenbach)
Explorateur curieux guidé par l’Annuaire des foires et marchés, il livre un film d’une grande richesse, qui fait découvrir des scènes plus insolites les unes que les autres : une école de strip-tease pour épouses délaissées, une prison du Texas où les prisonniers se mesurent à des taureaux dans un rodéo improbable afin de voir leur peine réduite, un meeting de jumeaux sur une plage californienne…
La beauté et la puissance des images de L’Amérique insolite ainsi que son originalité séduisirent le public et la critique.
« Qu’ai-je voulu faire en filmant l’Amérique ? Je me suis lancé dans l’aventure sans y penser, et puis le cadre du Scope a commencé à me séduire. J’ai vu à travers cet objectif les images que j’ai aimées et puisque aimer c’est se surpasser, j’ai donné le meilleur de moi-même, et la caméra a ainsi enregistré 1 326 000 images. Aucune de ces images n’a été truquée, ni reconstituée, et c’est pour moi la ligne essentielle. […] Pour résumer ma manière de prendre "la vie sur le vif", il m’a semblé plus intéressant de filmer ce qu’on aperçoit, et non pas ce que l’on voit, à l’aide de ce regard intérieur caché, mais qui nous met au contact des humains, sans les déranger dans leurs étranges habitudes. Me voici donc filmant l’insolite ou le bizarre et qui finalement n’est que le quotidien et l’ordinaire. » (François Reichenbach, Cahiers du cinéma n°110, août 1990).
L’Amérique insolite
France, 1959, 1h30, couleurs, format 2.35
Réalisation : François Reichenbach
Scénario : François Reichenbach
Dialogues : François Reichenbach, Chris Marker
Photo : François Reichenbach, Marcel Grignon
Musique : Michel Legrand, Chris Marker
Montage : Albert Jurgenson
Production : Pierre Braunberger, Les Films de la Pléiade
Présentation au Festival de Cannes : mai 1960
Sortie en France : 8 juin 1960
Restauration menée chez Hiventy : scan 4K et restauration 2K d’après les négatifs originaux.
Distribution : Les Films du Jeudi
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