Publié en 1963, La Planète des singes du Français Pierre Boulle est considéré comme un chef d’œuvre de la science-fiction. La première adaptation d’un roman de l’auteur, Le Pont de la rivière Kwaï (David Lean, 1957), avait été un succès colossal et Hollywood acquiert immédiatement les droits de La Planète. C’est Blake Edwards qui devait tourner cette adaptation, mais son projet est trop cher. Alors, quand le très bankable Charlton Heston est engagé, il exige que le réalisateur qui l’a récemment mis en scène dans Le Seigneur de la guerre soit retenu : Franklin J. Schaffner signera La Planète des singes, un des premiers blockbusters, point de départ d’une juteuse franchise.
« Si le film est réussi, le public qui le voit et qui s’amuse d’abord bien de ces foutus singes, doit soudain se voir comme dans un miroir. » (Frankin J. Schaffner, Positif n°117, juin 1970). Exposés dans des musées, réduits en esclavage ou en chair à expérience scientifique, les humains, plein de morgue, s’interrogent enfin. Que s’est-il passé pour en arriver là ? En 1968, l’Amérique fait face à ses angoisses : bourbier vietnamien, racisme, course à la conquête spatiale et à l’armement nucléaire, surconsommation… Dans ce futur de science-fiction, l’homme fait face à son évolution. La Planète des singes, fable politique sur la place de l’homme au sein d’un tout, impose dans les mémoires une image forte, inoubliable, amère : une statue de la Liberté, en ruine, au milieu d’une plage déserte sur cette planète maudite.
« Ce que l’art fait d’habitude, c’est de conduire la politique, je veux dire d’être en avance sur elle. La situation politique dans notre pays étant très statique, nous avons toute une série de films, de groupements divers qui bourgeonnent dans toutes les directions. L’underground en est un. Que certains des cinéastes de l’underground soient capables de tenir ou non une caméra, cela n’importe guère ; l’intéressant, c’est cette réaction contre le milieu, cette effervescence d’œuvres diverses. » (Frankin J. Schaffner, art. cit.)
La Planète des singes (Planet of the Apes)
États-Unis, 1968, 1h52, couleurs, format 2.35
Réalisation : Franklin J. Schaffner
Scénario : Michael Wilson, Rod Serling, d’après le roman éponyme de Pierre Boulle
Photo : Leon Shamroy
Musique : Jerry Goldsmith
Montage : Hugh S. Fowler
Direction artistique : William Creber, Jack Martin Smith
Décors : Walter M. Scott, Norman Rockett
Costumes : Morton Haack
Maquillage : John Chambers
Production : Arthur P. Jacobs, APJAC Productions
Interprètes : Charlton Heston (George Taylor), Roddy McDowall (Cornelius), Kim Hunter (Zira), Maurice Evans (le docteur Zaius), James Whitmor (le président de l'assemblée), James Daly (Honorious), Linda Harrison (Nova), Robert Gunner (Landon), Lou Wagner (Lucius), Woodrow Parfrey (Maximus), Jeff Burton (Dodge), Buck Kartalian (Julius), Norman Burton (le chef de meute), Wright King (le docteur Galen)
Sortie aux États-Unis : 3 avril 1968
Sortie en France : 25 avril 1968
Restauration numérique par Mosfilm Cinema Concern.
Distribution : Park Circus
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