Nés sur les bords de la Meuse, en Belgique, dans une région industrielle théâtre de grandes luttes ouvrières et sociales, Jean-Pierre et Luc Dardenne sont restés fidèles à leurs origines et à leur environnement. Mais avant de réaliser ensemble les longs métrages célébrés dans de nombreux festivals, les futurs cinéastes ont d’abord avancé parallèlement. En 1969, Jean-Pierre entreprend des études de théâtre au sein de l’Institut des Arts de Diffusion. Il suit l’enseignement du dramaturge français Armand Gatti, installé en Belgique après Mai 68. Il joue dans plusieurs de ses pièces et devient son assistant sur L’Arche d’Adelin. Une communauté se monte dans le Brabant wallon, les frères en font partie. De son côté, après des études littéraires à l’université, Luc étudie la sociologie et la philosophie, études qu’il mènera en même temps que son travail de vidéaste. Car au contact d’Armand Gatti, les deux frères se révèlent : « Gatti nous a ouvert les yeux sur l’art, la politique et la vie et sur les rapports que ces choses entretiennent entre elles » (Luc Dardenne).
Désormais en possession d’un système d’enregistrement vidéo Portapack, Jean-Pierre et Luc Dardenne filment les habitants des cités ouvrières. Ils participent à des projets de vidéo-animation à Engis ou à Seraing, recueillent les témoignages. La vidéo est alors un outil dans un travail local d’animation. Ils ne sont pas satisfaits : le point de vue, la problématique leur manquent. La vidéo doit devenir, non plus un moyen de discussion, mais une pratique de création, un travail d’auteurs. En 1975, ils créent le collectif Dérives (bientôt leur première maison de production) et se lancent dans la réalisation de documentaires vidéo.
« Le Chant du rossignol. Sept voix, sept visages de résistants. Une ville (Liège) et ses banlieues. » Pour leur premier film, les frères Dardenne décident de recueillir la parole de six hommes et une femme de la région liégeoise. Ils racontent la Résistance, la clandestinité, les sabotages, l’action syndicale, la survie… « Nous ne faisons pas un vidéo-film sur la Résistance, mais nous partons de sept personnes qui parlent du pourquoi de leur action ; de ce qu’ils en retiennent sur le plan affectif ; du rapport qu’ils font entre la réalité d’hier et celle d’aujourd’hui. […] Cette mémoire que nous construisons n’a rien de passif dans la mesure où nous prenons des hommes et des événements d’hier pour poser des questions d’aujourd’hui. » (Jean-Pierre et Luc Dardenne, Vidéadoc n°11, décembre 1977). Une parole face caméra, un visage, le réel imprimé sur bande magnétique : le premier jet d’une œuvre contemporaine bientôt indispensable.
Le Chant du rossignol
Belgique, 1978, 1h02, noir et blanc, vidéo demi-pouce
Réalisation & scénario : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Avec : R. Colson, J. Derkenne, P. Hansen, L. Nizet, J. Roch, G. Smeets, P. Thewissen
Restauration par Les Films du Fleuve.
Distribution : Les Films du Fleuve
Suivi de
Pour que la guerre s’achève, les murs devaient s’écrouler (Le Journal) de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1980, 50min, VFSTA)
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