Palme d’or au Festival de Cannes en 1963, Le Guépard a d’emblée été accueilli par la critique comme l’un des plus grands films de l’Histoire du cinéma. Visconti restitue avec brio la façon de vivre d’une classe en perte de pouvoir, tout le faste et la splendeur d’un monde qui va bientôt disparaître pour laisser place à un nouvel ordre, sans tomber dans l’esthétisme, mais en célébrant les couleurs d’un temps révolu. Tout le film est dominé par le sentiment de la mort : celle d’une classe, d’un individu (Don Fabrizio sait sa fin approcher), d’un monde, de certains privilèges. Mélancolique, le personnage de Don Fabrizio constate : « Nous fûmes les guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals, les hyènes ; et tous, guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la terre. ». La fin d’un monde est annoncée, l’aristocratie doit s’adapter ou mourir.
Que ce soit dû à la somptuosité des décors et des costumes; à la performance des acteurs (en particulier Burt Lancaster parfait en aristocrate sicilien, Alain Delon encore dans la fraîcheur et l’enthousiasme de la jeunesse et Claudia Cardinale dont la beauté illumine le film) ; à l’impressionnante scène du bal qui scelle l’alliance entre bourgeoisie et aristocratie ; ou encore au scénario adapté du roman de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, premier best-seller de l’histoire de la littérature italienne ; à la photo de Giuseppe Rotunno ou à la musique de Nino Rota, tout concourt à faire de ce film un chef-d’œuvre.
Et si l’on ne devait garder qu’un souvenir, ce serait sans doute le visage radieux de Claudia Cardinale… « Luchino Visconti exalte la sensualité ardente, la voix et le rire rauques de Claudia Cardinale, pour bouleverser, dans Le Guépard, le cérémonial guindé d'un repas princier. […] Claudia Cardinale, avec sa sensualité terrienne, solaire, animale réconciliait enfin l'érotisme et l'innocence. » (Laurence Schifano, Luchino Visconti - Les feux de la passion, Librairie académique Perrin)
Le Guépard (Il gattopardo)
Italie, 1963, 3h05, couleurs, format 2.35
Réalisation : Luchino Visconti
Scénario : Luchino Visconti, Suso Cecchi D'Amico, Pasquale Festa Campanile, Enrico Medioli, Massimo Franciosa d’après le roman éponyme de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa
Photo : Giuseppe Rotunno
Musique : Nino Rota ; Giuseppe Verdi
Montage : Mario Serandrei
Décors : Mario Garbuglia
Costumes : Piero Tosi
Production : Goffredo Lombardo, Titanus, Société Nouvelle Pathé Cinéma
Interprètes : Burt Lancaster (le prince Don Fabrizio Salina), Alain Delon (Tancrède Falconeri), Claudia Cardinale (Angelica Sedara), Paolo Stoppa (Don Calogero Sedara), Rina Morelli (la princesse Maria Stella Salina), Romolo Valli (le père Pirrone), Lucilla Morlacchi (Concetta), Serge Reggiani (Don Ciccio Tumeo), Terence Hill (le comte Cavriaghi de Milan)
Sortie en Italie : mars 1963
Présentation au Festival de Cannes : 20 mai 1963
Sortie en France : 14 juin 1963
Restauration 2K effectuée par Colorworks pour la partie image et L’Immagine Ritrovata pour la partie son ; avec le soutien de Gucci et The Film Foundation.
Distribution : Pathé Distribution
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