Billetterie

Les Enfants terribles

de Jean-Pierre Melville , France , 1950

Après la mort de leur mère, Élisabeth (Nicole Stéphane) et Paul (Édouard Dermit), frère et sœur liés par une affection exclusive, vivent ensemble, livrés à eux-mêmes, dans leur grand appartement parisien. Ils se sont construit un univers chimérique régi par d’étranges symboles. Leur chambre est un véritable sanctuaire où trône un "trésor", chargé d'une signification connue d'eux seuls.

 

ENFANTS-TERRIBLES-visuel

 

Alors que des cinéastes comme John Ford ou Claude Autant-Lara ont demandé à Jean Cocteau d’adapter son roman, celui-ci a toujours refusé. Après avoir été séduit par Le Silence de la mer (1947), premier film de Jean-Pierre Melville, c’est lui qui propose au cinéaste d’adapter son roman. Les Enfants terribles est l’un des ouvrages les plus célèbres de l’artiste. Œuvre transgressive et mystérieuse, elle est portée à l’écran à travers une mise en scène vive, précise et poétique. Le cœur de la complicité ambiguë, de la passion incestueuse qui lie Élisabeth et Paul, se situe dans leur chambre. Celle-ci, avec son désordre et son atmosphère étrange, est reconstituée au Théâtre Pigalle, tandis que le reste de l’appartement est filmé chez Melville. La musique, Concerto pour quatre clavecins de Vivaldi, réécrit par Bach, se fond dans le récit, prend part à l’action.

Beaucoup de critiques déclareront que le roman de Cocteau n’aurait pas dû être adapté, qu’il aurait dû rester dans l’imagination des lecteurs, car il était impossible de traduire en images une œuvre aussi onirique et poétique. Pour eux, l’adaptation de Melville est peine perdue. Contrarié, Jean Cocteau leur répond : « Vous me demandez ce que je pense du film que Melville a tiré de mon œuvre ? En l’occurrence, je devrais être la proie des critiques. Or j’estime que, pour la première fois sans doute, un roman sort de ses pages et se met à vivre d’une vie propre. Il n’y manque aucun détail, aucune ombre, aucune pénombre […] Comment ne remercierais-je pas Melville des salles qui éclatent de rire, se taisent de crainte jusqu’à l’applaudissement final, de ces salles qui jugent nos juges et les condamnent ? Tous les interprètes se tiennent à la hauteur de la musique de Bach. Et ce n’est pas peu de chose. Ce film, pour ceux qui ont des yeux et oreilles, est l’ensemble-type du réalisme réel auquel le cinématographe doit prétendre. » (France-Soir, 4 mai 1950).

Les Enfants terribles
France, 1950, 1h45, noir et blanc, format 1.37

Réalisation : Jean-Pierre Melville
Scénario : Jean Cocteau, d’après son roman éponyme
Photo : Henri Decaë
Musique : Paul Bonneau ; Melvyn Martin, Antonio Vivaldi, Jean-Sébastien Bach…
Montage : Monique Bonnot
Décors : Émile Mathys
Costumes : Christian Dior pour les robes de Nicole Stéphane et Renée Cosima
Production :Jean-Pierre Melville, Melville Productions       
Interprètes : Nicole Stéphane (Élisabeth), Édouard Dermit (Paul), Renée Cosima (Dargelos et Agathe), Jacques Bernard (Gérard), Adeline Aucoc (Mariette), Maurice Revel (le docteur), Maria Cyliakus (la mère), Roger Gaillard (l'oncle de Gérard), Mel Martin (Michaël), Jean-Marie Robain (le proviseur), Annabel (le mannequin), Émile Mathys (le censeur), Jean Cocteau (la voix du narrateur)

Sortie en France : 29 mars 1950
Ressortie prochainement

Restauration 4K à partir du négatif au laboratoire VDM.

Distribution : LCJ Editions

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT me 14 20h30 - Lumière Terreaux
En présence de Yann Gonzalez 
Icone Billet 17ACHAT sa 17 17h30 - UGC Confluence
Icone Billet 17ACHAT di 18 10h45 - Comœdia

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