Quatre ans après le superbe Plein soleil, René Clément retrouve Alain Delon, son interprète de Tom Ripley. Pour incarner son étrange trio, il adjoint à Alain Delon deux actrices américaines, Lola Albright et la toute jeune Jane Fonda, qui tourne ici son premier film européen. Elle y est Melinda, jeune femme de prime abord douce et naïve, qui se révélera fine stratège et une véritable mante religieuse.
Le cinéaste français adapte ici une Série Noire de Day Keene, Vive le marié !, et en fait un film prenant, entre policier et thriller. Certaines scènes relèvent de l’action pure, comme les courses poursuites en voiture, mais le suspense naît de l’évolution des relations entre les personnages, de la découverte progressive des mensonges de chacun.
Après une ouverture grandiose à New York, Clément filme l’univers clos de la villa méditerranéenne, labyrinthique, emplie de trappes et de miroirs sans tain. Un piège qui se referme sur Marc, sorte de Julien Sorel solaire et désinvolte.
« Étrange destin que celui de Clément qui ressemble si fort dans notre cinéma français à un auteur américain. Il y a quelque chose de ces merveilleux artisans de l’image à qui le cinéma doit tant, qui semblent toujours n’être des auteurs que par surcroît. Preminger, Ray, ou Mankiewicz par exemple. […] Un film de Clément n’est pas immédiatement subjectif comme l’est un film de Resnais ou de Godard, il raconte une histoire avant de montrer un auteur. […] Un film de Clément donc est d’abord un bel ouvrage. On y éprouve une sorte de luxe cinématographique, une sûreté qui aime se donner une nouvelle preuve d’elle-même. Clément semble s’ébrouer dans ses images, même s’il prend des risques et finit par inventer. On le sent dans Les Félins dès les premiers plans, on est peu surpris de le sentir si fort. Jamais dans aucun de ses films, on n’était passé aussi rapidement de l’histoire à l’auteur. C’est là sa nouveauté, ce qu’il a de plus captivant. » (Raymond Bellour, Les Lettres françaises, 11 juin 1964)
Les Félins
France, 1964, 1h38, noir et blanc, format 2.35
Réalisation : René Clément
Assistants réalisation : Costa-Gavras, Bernard Paul
Scénario : René Clément, Pascal Jardin, Charles Williams, d'après le roman Vive le marié ! de Day Keene
Photo : Henri Decaë
Musique : Lalo Schifrin
Montage : Fedora Zincone
Décors : Jean André
Costumes : Pierre Balmain pour les robes, Clo Ramoin, Denise Vuillaume
Production : Jacques Bar, Cité Films, CIPRA
Interprètes : Jane Fonda (Melinda), Alain Delon (Marc), Lola Albright (Barbara), Sorrell Booke (Harry), Carl Studer (Loftus), André Oumansky (Vincent), Arthur Howard (le révérend Nielson), George Gaynes (Mac Kee), Annette Poivre (l'employée du journal), Berett Arcaya (Diana), Marc Mazza (le Corse), Jacques Bézard (Napoléon), Jean-Pierre Honoré (le tailleur), Georges Douking (le clochard), Nick Del Negro (Nick)
Sortie en France : 12 juin 1964
Distribution : Gaumont
Scan 2K effectué en Italie. Restauration image 2K supervisée par Frédéric Chabal pour Digital Factory. Restauration son réalisée par Le Diapason. Restauration effectuée avec la participation du CNC. Compléments de restauration effectués par Eclair.
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