Né un 4 juillet

Après Platoon en 1986, déjà consacré à la guerre du Viêt-nam, Oliver Stone réalise Né un 4 juillet, basé sur le récit autobiographique de Ron Kovic, avec qui le cinéaste coécrit le scénario. S’ensuivront une pluie de récompenses : Stone recevra l’Oscar et le Golden Globe du meilleur réalisateur en 1990, ainsi que les Golden Globes du meilleur film dramatique et du meilleur scénario. Et celui du meilleur acteur dans un film dramatique sera attribué Tom Cruise.  

Le film s’ouvre sur des gamins jouant "innocemment" à la guerre. Une terrible image, annonciatrice de leur enrôlement pour le Viêt-nam à leur majorité. Élevé dans une famille puritaine où la religion, l’amour de la nation et l’anticommunisme ont une place centrale, le jeune Ron Kovic, né le jour de la Fête nationale, ne voit son destin que dans le combat contre l’ennemi rouge et la protection de son pays.

Au retour de la guerre, infirme, Ron se sent trompé par son gouvernement, ainsi que par les valeurs patriotiques erronées et les idéaux guerriers qu’on lui a inculqués. Vaincu et paralysé, il doit faire face à l’incompréhension de sa famille et de ses amis, à l’impossibilité de retrouver sa fiancée, ainsi qu’aux mouvements pacifistes et antimilitaristes qui font rage.

« Avec le Viêt-nam, l’Amérique a perdu sa crédibilité, les citoyens ont commencé à remettre en question les droits moraux du pays. Cela a conduit à l’ "Iran Contragate" et, avant cela, au Watergate. Pour moi, Platoon était à la fois un film sur une guerre civile à l’intérieur du peloton et une autre à l’intérieur du pays. De même, Né un 4 juillet tente de raconter la guerre civile at home, entre droite et gauche, entre républicains et démocrates, entre Ron et ses amis. Le Viêt-nam a créé un schisme aussi sévère que la guerre de Sécession cent ans auparavant. Et l’Amérique se bat encore contre cet héritage. » (Oliver Stone, Le Monde, 15 février 1990).