Nomadland

Dès sa parution en 2017, Frances McDormand et Peter Spears acquièrent les droits de Nomadland de la journaliste Jessica Bruder. Plongeant dans l’univers de ces Américains jetés sur les routes après la crise de 2008, Nomadland n’est pas sans évoquer John Steinbeck. C’est la cinéaste Chloé Zhao (The Rider en 2017, et bientôt The Eternals, le nouveau Marvel) qui porte à l’écran cette histoire. « La route américaine me fascine.  Elle est d'une beauté déchirante et profondément compliquée. Je l'ai parcourue pendant de nombreuses années et j'ai toujours espéré en saisir un aperçu. » (Chloé Zhao)

Le film, récompensé par le Lion d'or à la Mostra, est un portrait de ces nomades des temps modernes, placés devant un choix (qui n’en était pas vraiment un) : survivre avec une retraite miséreuse ou partir sur les routes et s’arrêter quand un job s’offrait à eux. Ils ne sont pas sans abris, mais sans maison. Leur "chez-eux", ce sont ces paysages sublimes, ces grands espaces. Fern est une solitaire mais elle rencontre une communauté qui a les mêmes valeurs qu’elle, l’entraide et la solidarité. Elle essaye alors de nouer des relations, mais qu’en attend-elle vraiment ? Dans cette vie nomade, en a-t-elle besoin ?

Chloé Zhao, cinéaste singulière, filme des personnages en marge, des migrants dans leur propre pays. Le tournage fut en lui-même une expérience, ponctuée de rencontres mémorables avec de vrais nomades. Certains de ces travailleurs itinérants, comme Linda May, Charlene Swankie ou Bob Wells, sont au générique.

Explorant une vie en dehors des conventions, ces itinérants mènent une recherche sans fin : saisir ce qu’il y a au-delà de l’horizon. Lorsque le rêve américain devient cauchemar, ces nomades, parfois considérés comme des parias, sont bien une des facettes de l’Amérique de Donald Trump.