Par un beau matin d’été

Après Symphonie pour un massacre (1963), Jacques Deray réalise une adaptation de la Série Noire Un beau matin d'été de James Hadley Chase. Avec ce film, il donne son premier grand rôle à Geraldine Chaplin, qui n’avait alors fait qu’une apparition dans Les Feux de la rampe (1952) de son père, Charlie Chaplin. Par un beau matin d'été marque aussi la première collaboration entre Jacques Deray et Jean-Paul Belmondo. « Les comédiens célèbres ont souvent beaucoup d’exigence. Certains veulent même participer à la mise en scène. Belmondo m’a séduit rapidement. À aucun moment il n’a montré qu’il était vedette, manifestant une conscience professionnelle extrême. Cette fois, tout en prenant au départ le personnage Belmondo classique, celui d’un garçon assez amoral, vivant d’expédients, je vais le faire évoluer. Les aventures qu’il va vivre, les gens qu’il va rencontrer, les milieux dans lesquels il va pénétrer le marqueront peu à peu profondément, et à la fin du film il ne sera plus le même qu’au début. » (Jacques Deray, Combat, 26 janvier 1965).

Entre policier et comédie noire, Par un beau matin d'été est porté par de remarquables acteurs et une mise en scène rigoureuse. Dans ce film aux péripéties palpitantes et au suspense haletant, les dialogues d’Audiard sont percutants et les réparties fusent. « La mise en scène est à l’image du scénario : sobre et solide. Deray ne cherche pas midi à quatorze heures, mais il sait faire mouche quand il le veut. Et il sait diriger ses acteurs. Ils sont tous excellents, de Jean-Paul Belmondo (particulièrement en forme) à Sophie Daumier, en passant par Georges Géret et Akim Tamiroff. » (Jean de Baroncelli, Le Monde, 19 février 1965).