Pique-nique à Hanging Rock est adapté du roman de Joan Lindsay, qui lui-même semble tiré d’un fait divers survenu au début du siècle. C’est le second film de Peter Weir, après Les Voitures qui ont mangé Paris en 1974. Cette œuvre connaîtra un grand succès public et marquera l’accès à la dimension internationale d’un certain cinéma australien et inspirera plusieurs cinéastes, notamment Sofia Coppola avec Virgin Suicides (1999).
Onirique et mystérieux, Pique-nique à Hanging Rock est d’une beauté flamboyante qui ne fait qu’accentuer son aspect inquiétant et troublant. « J’ai surtout pensé aux photographies de Lartigue, notamment aux premières épreuves en couleurs. Je les ai montrées à l’opérateur en lui demandant d’en retrouver les éclairages et les teintes. Et j’ai essayé de me servir de la beauté en tant que puissance. La beauté est pleine de violence, de sexe, de passion. » (Peter Weir, cité dans Cinéma n°221, mai 1977).
Personne ne saura ce qui est arrivé à ces filles, dont la disparition échappe à toute logique : est-ce une fugue ? Un enlèvement ? Un passage dans une autre dimension ? Le cinéaste semble les confier à une nature toute-puissante ; bercées par la flûte de Pan, entourées de fourmis et de serpents, les adolescentes s’évanouissent entre les rochers.
Par-delà son angle fantastique, le film dénonce une prison puritaine et conformiste dans laquelle les jeunes femmes suffoquent. Elles sont les proies d’un pensionnat et d’une éducation qui nient leur liberté de pensée et leur sexualité. « La clé du film réside, par delà le travail remarquable et fascinant au niveau d’une esthétique que Peter Weir considère comme le moteur de la violence de sa fiction, dans la peinture crépusculaire d’un monde où les besoins les plus légitimes sont bafoués et qui ne peut plus contrôler les énergies qu’il a malhonnêtement détournées de leur fonction. » (Paul-Hervé Mathis, Écran 77 n°58, mai 1977).
Pique-nique à Hanging Rock (Picnic at Hanging Rock)
Australie, 1975, 1h47, couleurs, format 1.66
Réalisation : Peter Weir
Scénario : Cliff Green, d’après le roman éponyme de Joan Lindsay
Photo : Russell Boyd
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, Gheorghe Zamfir, Johann Sebastian Bach, Pyotr Ilyich Tchaikovsky, Bruce Smeaton…
Montage : Max Lemon
Décors : David Copping
Costumes : Judith Dorsman
Production : Hal McElroy, Jim McElroy, British Empire Films Australia, The South Australian Film Corporation, The Australian Film Commission, McElroy & McElroy, Picnic Productions Pty.
Interprètes : Rachel Roberts (Mrs. Appleyard), Helen Morse (Miss de Poitiers), Dominic Guard (Michael Fitzhubert), John Jarratt (Albert Crundall), Vivean Gray (Miss McCraw), Kirsty Child (Miss Lumley), Tony Llewellyn-Jones (Tom), Jacki Weaver (Minnie), Anne-Louise Lambert (Miranda), Karen Robson (Irma), Wyn Roberts (le sergent Bumpher)
Sortie en Australie : 8 août 1975
Sortie en France : 30 mars 1977
Négatif caméra original prêté par The National Film and Sound Archive of Australia (NFSA) - Melbourne, scanné en 4K par Fixafilm South Asia - Canberra. Supervisé par Russel Boyd (directeur de la photographie), étalonné par Gosia Grzyb (Fixafilm, LA). Produit par Second Sight Films (GB) en collaboration avec Ingrid et Peter Weir.
Ayant-droit : Fix A Film
Distribution : Bac Films
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox