Septet : The Hong Kong Story

Le cinéma de Hong Konga toujours été lié à l’histoire particulière de ce territoire, colonie britannique à partir du traité de Nankin (1842), puis rétrocédé à la Chine, devenue entre-temps République populaire, cent cinquante-cinq ans plus tard, soit en 1997. Cette date fatidique est au cœur de nombreux films, de Chungking Express de Wong Kar-wai à Chinese Box de Wayne Wang.

Au début des années 2010, à l’initiative de Johnnie To, huit cinéastes (sept, après le renoncement de John Woo) décident de rendre hommage aux années fastes du cinéma local, qui les a vus naître et devenir célèbres. Pour chacun : un souvenir d’enfance et sa vision de Hong Kong.

Leurs profils diffèrent beaucoup, depuis celui de Sammo Hung (né en 1952), spécialiste des arts martiaux, tour à tour acteur (et partenaire de Jackie Chan), chorégraphe des combats, puis réalisateur, jusqu’à celui de Ann Hui (née en 1947), cinéaste engagée, saluée dans les plus grands festivals. Yuen Woo-ping (né en 1945) est un réalisateur et chorégraphe de scènes d’action – rendu populaire en Occident par les effets spéciaux de Matrix. Johnnie To (né en 1965) est un prolifique auteur de films noirs. Tsui Hark (né en 1950) a revisité les grands genres du cinéma hongkongais, du polar au kung-fu.

Moins connu, Patrick Tam (né en 1948) fait partie, comme Tsui Hark et Ann Hui, de ce que l’on a appelé la Nouvelle Vague hongkongaise, au début des années 80. Proche de Wong Kar-wai, il a monté deux de ses films. Enfin le regretté Ringo Lam (1955-2018), auquel Quentin Tarantino fait souvent référence, n’aura pas vu le film terminé : son segment raconte le retour au pays de Hongkongaispartis en Angleterre. À l’heure où la Chine revient sur ses promesses de garder « un pays, deux systèmes », Septet : The Hong KongStory résonne comme une élégie à une nation perdue.