Après plusieurs expériences anglo-saxonnes et quelques comédies, Thomas Vinteberg revient à la dureté danoise en 2010 et signe Submarino, portrait d’une fratrie désintégrée, marquée à vie par une enfance traumatique. Sa violence a conduit Nick en prison, dont (désormais interprété par Jakob Cedergren, au physique brutal) il ne sort que plusieurs années plus tard. Son frère (jamais nommé), veuf, père du petit Martin, est toxicomane. Deux destins parallèles dans une Copenhague sombre et délaissée. Avec un réalisme froid, Thomas Vinterberg filme une déambulation dans la marginalité. Une déambulation avec la fatalité chevillée au corps, un chemin de croix pour Nick et son frère, afin d’expier ce qu’ils imaginent être leur faute originelle.
C’est la « crudité de la langue », « la vérité âpre » de l’écriture du roman de Jonas T. Bengtsson qui ont séduit Vinterberg. « J’ai voulu parler de gens qui tentent de prendre soin les uns des autres, alors qu’ils vivent dans un monde lugubre et sans espoir » : le cinéaste capte le réel et montre des personnages que le Destin persiste à noyer. Bien que d’une radicalité sans équivoque, Submarino bénéficie d’une mise en scène sobre et d’une lumière très pure (la scène du baptême, quasi-christique). Pour Serge Kaganski, « Vinterberg esthétise la noirceur, transforme la noirceur humaine en grand spectacle lyrique. » (Les Inrockuptibles, 1er septembre 2010)
« La solide construction du film s’appuie sur des flash-back habiles et masqués, qui ne livrent leurs secrets que tardivement, aiguisant à tout moment l’implication du spectateur. Après deux tiers du film totalement fermés, Submarino s’ouvre à quelque respiration. La loi du genre, ce serait la rédemption et il y a, dans Submarino, des églises comme chez Bergman ou chez Dreyer. » (Éric Derobert, Positif n°595, septembre 2010)
Submarino
Danemark, Suède, 2010, 1h50, couleurs, format 1.85
Réalisation : Thomas Vinterberg
Scénario : Thomas Vinterberg, Tobias Lindholm, d’après le roman éponyme de Jonas T. Bengtsson
Photo : Charlotte Bruus Christensen
Musique : Kristian Eidnes Andersen, Thomas Blachman; Agnès Obel, Anita Lerche, The Failures
Montage : Andri Steinn Gudmundsson, Valdis Oskarsdottir
Décors : Torben Stig Nielsen
Costumes : Margrethe Rasmussen
Production : Morten Kaufmann, Nimbus Film Productions
Interprètes : Jakob Cedergren (Nick), Peter Plaugborg (le frère de Nick), Patricia Schumann (Sofie), Morten Rose (Ivan), Gustav Fischer Kjaerulff (Martin), Sebastian Bull Sarning (Nick jeune), Mads Broe (le frère de Nick jeune), Mei Oulund Ipsen (la mère), Christian Kirk Østergaard (Tobias), Henrik Strube (Yellow Jimmy), Elias Ehlers (Carsten), Helene Reingaard Neumann (Mona)
Présentation à la Berlinale : 13 février 2010
Sortie au Danemark : 25 mars 2010
Sortie en France : 1er septembre 2010
Distribution : Diaphana
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