Teddy

Ludovic et Zoran Boukherma écrivent et réalisent plusieurs courts métrages avant de coréaliser en 2016, avec Hugo Thomas et Marielle Gautier, leur premier long, Willy 1^er, sélectionné à l’ACID à Cannes. Alors qu’ils sont plongés depuis plusieurs mois dans l’écriture de leur second long métrage, ils décident de revenir à la réalisation et de tourner un court, rapidement : cela se fera en vacances, pendant une semaine, avec un smartphone. Naissance d’un monstre voit le jour en 2018 : un frère et une sœur s’ennuient pendant l’été, jusqu’au moment où la jeune fille commence à se prendre (ou peut-être en rêve) pour un loup-garou. Ce court métrage donnera aux frères cinéastes l’idée de Teddy.

De leur enfance dans la campagne du Lot-et-Garonne, Ludovic et Zoran Boukherma gardent le souvenir d’un lien avec les monstres, les sauvant d’un ennui qu’ils qualifient de mortel. « Ces monstres, nous les avons reçus en héritage. Notre mère – la plus fervente admiratrice de Stephen King – nous les a inoculés dès le berceau. Les monstres étaient pour nous de fidèles compagnons qui déambulaient dans les rues désertes de notre village. » S’ils revisitent le mythe très cinématographique du lycanthrope, ils le transposent et l’ancrent dans la campagne française d'aujourd'hui, mélangeant cinéma de genre et cinéma naturaliste. En creux, c’est un portrait d’une France où les traditions côtoient au quotidien la misère sociale, où l’absence de perspectives fait naître une sourde colère. Teddy fait surgir avec force le surnaturel dans un monde à la fois hyper naturaliste et très stylisé.