The Chess Game of The Wind

The Chess Game of The Wind connut une sortie toute particulière. Lors de l’avant-première au Festival de Téhéran, le réalisateur Mohammad Reza Aslani doit faire face à des difficultés. La projection est sabotée : bobines montées en désordre, projecteur déréglé. Rien ne correspond au film d’origine. Pendant la séance, les critiques quittent la salle et les jurés retirent le film de la compétition.

Après cet échec, le cinéaste réussit à montrer son film dans de bonnes conditions à Henri Langlois, Roberto Rossellini et Satyajit Ray, qui le félicitent. Mais The Chess Game of The Wind ne sort pourtant pas en salles et est même interdit après la Révolution islamique de 1979. Les bobines disparaissent et une seule version VHS, censurée et de mauvaise qualité, circule dans des circuits parallèles.

Pourtant, ce film et son auteur ont une place importante dans l’Histoire du cinéma iranien, même si leur valeur n’a été découverte que tardivement par une nouvelle génération de cinéphiles. The Chess Game of The Wind raconte l’histoire d’une famille qui va se déchirer pour partager un héritage. À travers le récit de cette lutte pour la richesse et le pouvoir, Mohammad Reza Aslani livre une critique sociale et culturelle puissante.

En 2015, par pur hasard, le cinéaste, désormais principalement documentariste, découvre chez un brocanteur une copie de son film, considéré comme perdu. Il l’achète et le fait aussitôt restaurer. The Chess Game of The Wind est ainsi redécouvert et, après quarante ans d’oubli, reconnu pour son esthétique influencée par la peinture, sa brillante mise en scène et son scénario aux nombreux rebondissements.