Né le 15 mai 1920 dans le 14e arrondissement de Paris, quartier populaire auquel il restera très attaché (et dont une place porte aujourd’hui son nom), Michel Audiard eut plusieurs vies avant de rencontrer le cinéma. Passionné de littérature, il enchaîne divers emplois après son certificat d’études : vendeur de journaux, soudeur, opticien… C’est pendant ces années que naît en lui la passion du vélo. Rêvant d’une carrière de cycliste, il participe à de nombreuses compétitions jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À l’annonce de l’armistice, Audiard remonte à Paris où il est embauché comme journaliste à L’Étoile du soir.
L’envie d’écrire pour le cinéma lui vient de la lecture de Prévert, chez qui il découvre une langue qui n’est ni celle de la littérature ni celle du théâtre. Ainsi, lorsque André Hunebelle lui propose de remplacer son scénariste malade, Audiard saute sur l’occasion et lui offre le scénario et les dialogues de Mission à Tanger (1949). Suivront On n'aime qu’une fois de Jean Stelli (1950) et Méfiez-vous des blondes, une nouvelle fois avec André Hunebelle.
En 1951 sort Une histoire d’amour, pour lequel Michel Audiard a écrit scénario et dialogues. Union impossible entre Jean, simple employé et Catherine, fille du patron dont le père s’oppose fermement à leur amour, cette adaptation moderne de Roméo et Juliette divise la critique. Certains reprochent à Audiard un scénario peu original, des personnages trop conventionnels, manichéens et pas assez étudiés. Pour autant, d’autres devinent une révolte rageuse contre l’incompréhension des adultes face à l’amour et la jeunesse, un hymne à la liberté et la naissance d’une "patte". « Le scénario de Michel Audiard est rondement composé. Il n’y manque ni l’humour ni l’humanité qui trahissent la profonde et délicate sensibilité de l’auteur. Et ses dialogues désignent en lui un écrivain de race. » (Guy Bertret, Cinémonde n°903, novembre 1951).
Se rendant fréquemment sur le tournage pour admirer Louis Jouvet, Audiard se lie bientôt d’amitié avec le comédien. Ils partagent de nombreux dîners et le scénariste projette de lui écrire un scénario dans lequel il serait Don Quichotte. Malgré sa fatigue – il est malade du cœur –, Jouvet est prêt pour l’aventure, mais il décède d’un infarctus en août 1951, trois mois avant la sortie d’Une histoire d’amour.
Une histoire d’amour
France, 1951, 1h34, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Guy Lefranc
Scénario & dialogues Michel Audiard
Photo Louis Page
Musique Paul Misraki
Montage Monique Kirsanoff
Décors Robert Clavel
Costumes Alwynn
Production Jacques Bar, Jacques Roitfeld, Les Productions Jacques Roitfeld, Cité-Films
Interprètes : Louis Jouvet (Ernest Plonche), Dany Robin (Catherine Mareuil), Daniel Gélin (Jean Bompart), Yolande Laffon (Madame Mareuil), Georges Chamarat (Auguste Bompart), Marcel Herrand (Charles Mareuil), Renée Passeur (Léa), Catherine Erard (Odile), Paul Barge (le juge d'instruction)
Sortie en France : 14 novembre 1951
Restauration 4K effectuée par Neyrac Films pour Les Productions Jacques Roitfeld et Gaumont.
Distribution : Les Productions Jacques Roitfeld
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