Billetterie

Vaurien

de Peter Dourountzis , France , 2020

Quand il arrive en ville, Djé (Pierre Deladonchamps) n'a pas d'argent, ni d'endroit où dormir. C'est un caméléon, double et trouble, séducteur et vil. Toujours, il parvient à se frayer un chemin, s'immiscer dans les groupes, donner confiance. Avant de disparaître dans l’ombre. Avec son charme, il pourrait tout avoir, tout réussir. Mais derrière sa gueule d'ange, se terre un être égoïste, décevant, et dangereux. Un vaurien.

Vaurien est le premier film de Peter Dourountzis, jeune réalisateur parti enquêter au Samu social de Paris, et qui a fini par y travailler de nombreuses années. Il y a puisé de quoi documenter la figure d’un vagabond à la fois séduisant et dangereux, déjà le personnage principal de son premier court métrage, Errance (2014), Grand Prix Unifrance et Prix du meilleur court métrage au Festival d’Amiens. Comme toute première source d’inspiration de Djé – qui porte le même nom dans Errance et dans Vaurien –, le cinéaste a cité Guy Georges, le « tueur de l’Est parisien », figure maléfique mais « qui paraît charmante et non repoussante » (interview en novembre 2019), aujourd’hui un « point de départ devenu personnage fictionnel ».

Alors que l’action d’Errance se situait à Paris, Vaurien a été tourné à Limoges, où le cinéaste dit avoir trouvé des décors propices à la trajectoire d’un homme en marge de la société : rues piétonnes investies par la jeunesse ou véritable squat (le Cercle Turgot), tout est remarquablement décrit. Djé est un être opaque, d’une inquiétante perversité que dissimulent un sourire et un détachement permanent. Rien ne semble le motiver, excepté un besoin de domination sexuelle qu’il exerce aisément. La force du film est de parvenir à nous intéresser à un personnage aussi antipathique – encore plus « étranger » au monde que Meursault, le héros du roman de Camus.  Pendant les cinq semaines d’un tournage à petit budget, Peter Dourountzis dit avoir été ouvert aux accidents : « Dans un scénario, il y a des plots à respecter, par lesquels il faut passer, mais entre ces plots, on peut être ouvert à l’improvisation, voire à l’absence de dialogues. » Il a confié le rôle principal à Pierre Deladonchamps, César du meilleur espoir 2014 pour L’Inconnu du lac, qui a aimé habiter ce personnage de « vagabond dont une part très sombre va se révéler au fur et à mesure du film ». Face à lui, Ophélie Bau, comédienne remarquée dans les derniers films d’Abdel Kechiche, Mektoub my love : canto uno et intermezzo., et qui cite avec aplomb Pierre Bourdieu en pillant les supermarchés…

Vaurien
France, 2020, 1h36, couleurs, format 1.85

Réalisation & scénario : Peter Dourountzis
Photo : Jean-Marc Fabre
Montage : Valentin Duming
Décors : Nicolas Lefèbvre
Production : Guillaume Dreyfus, Sébastien Haguenauer,  10:15 ! Productions, Tripode Productions
Interprètes : Pierre Deladonchamps (Djé), Ophélie Bau (Maya), Sébastien Houbani (Akram), Candie Sanchez (Miguel), Kashink (Sbam), Géraldine Martineau (Camille)

Sélection officielle Cannes 2020
Sortie France : 13 janvier 2021

Distribution : Rezo Films

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lu 12 à 18h - Pathé Bellecour
En présence de Peter Dourountzis et Ophélie Bau

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